Draps de luxe Bergan pour Hotel cinq étoiles – La Voix du Nord

LE VISAGE DE L’ACTUALITÉ
La Voix du Nord- 5 Septembre 2010
Avec Bergan, c’est dans des draps de luxe que s’endort la clientèle des cinq étoiles
Dominique de Checchi a racheté l’entreprise Bergan en juin dernier. Entrepreneur marcquois (près de Lille),il vient de s’installer à la ruche des 2-Lys dans les Flandres (Nord de la France).
Il est le dirigeant de Bergan, fournisseur de textile pour les hôtels et restaurants haut de gamme. Rencontre.
Bergan, Bergan… Ce nom ne vous est sans doute pas étranger. L’entreprise a été créée il y a vingt ans, à Frelinghien. Son actuel dirigeant, Dominique de Checchi, nous aide à remonter le temps. « C’est après avoir quitté la société franco-belge TAF ABADIE que Pedro Vicente, ingénieur textile, a fondé Bergan, embauchant alors jusqu’à cinq salariés. » C’est seulement au printemps dernier que Dominique de Checchi est arrivé dans l’histoire. De Bergan, il a gardé le nom, les clients, deux salariées. Mais contre toute vraisemblance, il s’agit bien d’une création de société. Ce qui rend Dominique de Checchi éligible à une implantation à la ruche d’entreprises des 2-Lys. C’est ce qu’il a fait, en juin.
Juin 2010. Pile une année après son départ de Nydel. À l’aube de l’été 2009, Dominique de Checchi, directeur marketing pour Nydel (nappes), prend le chemin de la sortie suite à la liquidation judiciaire de l’entreprise hellemoise. Ils étaient 120 ce jour-là, mais tous n’ont pas eu son rebond. Ni son expérience car, avant Nydel, l’entrepreneur quinquagénaire, qui a grandi en Charente-Maritime, a toujours travaillé dans le textile d’ameublement (Maisons d’éditeurs telles que JAB, BOUSSAC et FADINI BORGHI). Que son chemin emprunte aujourd’hui la cité de la toile n’est donc pas étonnant.
L’Huitrière à Lille, La Grenouillère à Montreuil-sur-Mer, La Tour d’Argent à Paris comptent parmi ses références.
Bergan fait dans l’excellence et la prestation haut de gamme : « Aujourd’hui, nous prospectons exclusivement des établissements à trois étoiles minimum. » Ses « 150 clients actifs » attendent de lui la livraison rapide d’« un linge fin, pour la table, la chambre ou le bain ». Autrement dit, du beau et du bon coton qui résiste tant aux exigences de la clientèle qu’aux lavages en machine. Les tissus viennent des Vosges ou de Belgique et la confection est faite ici, à Armentières… par une seule couturière. Sur mesure, petite série, blason ou initiales brodés : face à la concurrence accrue des loueurs de textile, la plus-value de Bergan, c’est la personnalisation des tissus. L’entreprise travaille auprès d’enseignes indépendantes mais vous ne trouverez pas l’ombre d’un drap Bergan chez Hyatt, Barrière ou Carlton, les chaînes hôtelières de luxe. Cela ne semble pas frustrer le dirigeant. « Pourquoi vouloir à tout prix des grosses commandes que notre petite taille rendrait pénible à honorer ?
« Je préfère ne pas être dépendant d’un nombre trop restreint de clients. » Pragmatique.
Pour sa première année d’exercice, Dominique de Checchi prévoit un chiffre d’affaires de 400 000 €. Et table ensuite sur une croissance annuelle de 15 à 20 %. La santé financière des établissements haut de gamme a peu été impactée par la crise et Bergan n’a pas encore joué toutes ses cartes. Au souci croissant concernant l’environnement, Dominique de Checchi répond « durabilité des produits » et confection française. Une stratégie ultra-qualitative qui place Bergan en pole position sur un marché aussi luxueux que luxuriant. Un marché qui n’est pas prêt de troquer la douceur du lin pour la rugosité des nappes en papier.
CLAIRE ROBIN
La Voix du Nord, Septembre 2010
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